Imam MBaye sur la libération des

IMAM MBAYE NIANG SUR LA LIBERAATION DES "GOORJIGEEN" "NOUS ALLONS SAISIR LES KHALIFES GÉNÉRAUX ET ORGANISER UNE MARCHE

Paru le Vendredi 8 Fév 2008

L'Imam Mbaye Niang revient dans cet entretien sur la libération en catimini des homosexuels. Il annonce une campagne de sensibilisation des khalifes généraux et une marche nationale pour protester contre la libération de ces homosexuels.

Les homosexuels arrêtés la semaine dernière ont été libérés hier en catimini, comment vous avez accueilli cette nouvelle ?

Merci de m'avoir donné l'occasion pour parler de cet évènement douloureux et malheureux à la fois. Nous n'avons pas voulu nous prononcer sur cela parce que les coupables étaient entre les mains de la justice. Nous étions quand même convaincu que la justice allait faire son devoir. Parce que ce sont des personnes qui ont été prises en flagrant délit en train de commettre des actes punis par la loi. L'homosexualité est punie par le code pénal du Sénégal, d'une peine allant de 1 à 5 ans de prison et d'une amende qui tourne autour de millions. Donc il n'y a aucun prétexte ou aucune situation de nature à fonder leur libération. On ne devait pas les libérer. Cette libération veut tout simplement dire qu'il n'y a plus de justice au Sénégal. Cela est extrêmement grave et nous expose à tous les dangers. Autant j'ai exprimé un sentiment de satisfaction quand on a arrêté les meurtriers des deux cambistes, autant un sentiment de consternation m'habite depuis j'ai appris que ces homosexuels ont été libérés, suite à une pression venant de personnes qui se trouvent dans de hautes sphères de l'Etat. Cela est extrêmement grave. Cela est inacceptable. Nous assistons aujourd'hui à une débâcle de nos valeurs. On ne peut plus se sentir en sécurité dans ce pays. Un pays où la police cède à des pressions qui viennent des autorités. Ce pays ne peut plus offrir les garanties qu'il faut pour que les citoyens puissent vivre normalement. Nous ne sommes plus loin de ce qui se passe dans les autres pays.

Quels pays ?

Ce qui se passe actuellement au Kenya, au Tchad et même au Congo. Nous avons l'habitude de dire que le Sénégal est un pays stable. Mais nous tirons cette stabilité du fait qu'il y a des valeurs et des vertus qui constituent la charpente de notre société. Qui garantit l'équilibre de notre société au double plan politique et social. Si nous procédons à la destruction de ces valeurs et de ces vertus, nous serons comme tous les autres. A entendre les habitants de Fass Mbao où le mariage a été célébré, nous ne sommes pas loin de là. Si la justice ne fait pas son travail, eux ils vont se faire justice eux-mêmes. Il y a d'autres personnes qui disent la même chose. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays musulman. Un pays où l'on se targue d'être les héritiers de Cheikh Ahmadou Bamba, d'El Hadj Malick Sy etc. Qui ont sacrifié leur vie pour que ce pays devienne un pays respecté et respectable sur le plan moral. On ne peut pas accepter que de pareilles choses se produisent dans notre pays. Si en Europe, le mariage homosexuel est autorisé, c'est que dans les plus hautes sphères de l'Etat, il y a des homosexuels. Si nous acceptons ce qui se passe aujourd'hui, il faut s'attendre à ce que ces gens demandent un jour que le mariage homosexuel soit autorisé dans ce pays. C'est pourquoi nous allons tout faire pour que le droit soit dit.

Comment allez-vous manifester cela ?

Nous allons d'abord initier une campagne qui va nous mener chez tous les khalifes généraux pour les sensibiliser. Pour qu'ils prennent leurs responsabilités. Nous allons appeler à une marche populaire pour protester contre la libération de ces homosexuels. Une marche à laquelle nous allons appeler tous les Sénégalais sans exception. Tous les Sénégalais désireux de préserver les valeurs et les vertus de ce pays. Il n'est pas question de baisser les bras devant cette situation.

Vous serez avec qui dans ce combat ?

Il y a le Mrds, en collaboration avec les associations islamiques, les organisations de la société civile et toutes les personnes éprises de justice et de liberté et qui veulent que notre pays préserve ses valeurs. C'est un appel qui doit recevoir un écho. Si aujourd'hui les musulmans nous font confiance jusqu'à nous confier pour la deuxième fois l'organisation du sommet de l'Oci, il faut le mériter.

A moins de deux mois du sommet de l'Oci, de telles choses se passent chez nous, est-ce que cela n'écorche pas l'image du pays ?

Oui, l'image du pays est écorchée depuis longtemps. Il y a des choses qui s'y sont produites et qui ne devaient pas se passer dans un pays musulman.

Comme quoi ?

Vous avez suivi la sortie de la mère de Penda Kébé. Elle a dit que le président de la République est un franc-maçon. Et qu'elle détient des preuves. C'est une interpellation, mais il n'a pas bronché. Personne ne l'a nié jusque-là. Cela aussi a écorché un peu l'image de notre pays. Parce qu'on connaît les relations qu'il y a entre la franc-maçonnerie et l'homosexualité. Il y a des rites maçonniques qui banalisent en quelque sorte le sexe. La peine de mort a été abolie. Nous allons vers une situation où il n'y aura plus de justice. Et les gens risquent de se faire justice eux-mêmes. Cela risque de nous rapprocher de la situation qui a entraîné la guerre civile et les émeutes dans certains pays. Nous allons tout faire pour donner un coup d'arrêt à cela.




09/02/2008
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