PALESTINE, IRAK, LIBAN... A QUI LE TOUR?

Gaza ou chronologie d’un crime de guerre planifié
Cela faisait des mois que l’armée israélienne se préparait à une attaque ayant pour objectif la destruction de l’infrastructure de la société palestinienne et de son gouvernement. La pression a monté en puissance avec l’assassinat le 8 Juin 2006 d’Abu Samhadana, membre du gouvernement du Hamas. Assassinat qui a été suivi le lendemain par le massacre d’une famille sur la plage de Gaza. Les bombardements quotidiens de l’artillerie israélienne et les dizaines de morts palestiniens, dont une majorité de civils et de nombreux enfants, ont poussé des militants palestiniens à rompre la trêve le 24 juin. Un comité de résistance palestinien a capturé un soldat israélien dont la libération était conditionnée à celles des femmes et des enfants palestiniens emprisonnés en Israël.

  PALESTINE, IRAK, LIBAN...   A QUI LE TOUR ?

                                                               
Gaza ou chronologie dun crime de guerre planifié

Cela faisait des mois que l’armée israélienne se préparait à une attaque ayant pour objectif la destruction de l’infrastructure de la société palestinienne et de son gouvernement. La pression a monté en puissance avec l’assassinat le 8 Juin 2006 d’Abu Samhadana, membre du gouvernement du Hamas. Assassinat qui a été suivi le lendemain par le massacre d’une famille sur la plage de Gaza. Les bombardements quotidiens de l’artillerie israélienne et les dizaines de morts palestiniens, dont une majorité de civils et de nombreux enfants, ont poussé des militants palestiniens à rompre la trêve le 24 juin. Un comité de résistance palestinien a capturé un soldat israélien dont la libération était conditionnée à celles des femmes et des enfants palestiniens emprisonnés en Israël.
 Le 26 juin, les mouvements politiques palestiniens, dont le Fatah et le Hamas, signent un accord d’entente nationale stipulant la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza dans les frontières de juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et l’arrêt de toute lutte armée en dehors des territoires occupés. Cet accord fut totalement ignoré par l’Etat d Israël et par les puissances occidentales. Accord pourtant exigé, jusqu’à lors par Israël et les puissances occidentales, du gouvernement du Hamas au prix d’un boycott économique et financier draconien.
La capture du soldat fut donc le prétexte au démantèlement des infrastructures de Gaza, notamment par la destruction de l’unique centrale électrique, qui avec la pénurie de gasoil rend maintenant impossible le pompage de l’eau, et l’arrestation suivie de la détention d’une soixantaine de personnalités palestiniennes dont plusieurs ministres du gouvernement.
Affamer et assoiffer une population, quitte à s’émouvoir par la suite de l’éminence d’une crise humanitaire !
Il est important de rappeler que le Plan d’évacuation des colonies de la bande de Gaza ne signifiait pas pour autant l’arrêt du contrôle militaire par Israël.
 De l’extérieur, Israël a empêché l’indépendance économique de la Bande, et n’a jamais appliqué les clauses des accords sur les passages aux frontières de novembre 2005. Il a simplement remplacé l’occupation coûteuse de Gaza par une occupation plus économique. De fait Israël s’exonère de sa responsabilité d’occupant à garantir la survie du million et demi de résidents dans la Bande de Gaza, telle qu’elle est prévue par la charte de la Convention de Genève de 1951.
 Israël n’a pas besoin de ce morceau de terre le plus densément peuplé au monde et dépourvu de ressources naturelles. Mais stratégiquement, Israël ne peut pas laisser "libre Gaza" s’il veut garder la Cisjordanie. Un tiers des palestiniens sous occupation vit dans la Bande de Gaza.
 Libre, la lutte de libération palestinienne aurait un accès au monde arabe, un danger pour Israël, qui pour annexer la Cisjordanie a besoin du contrôle militaire et économique de Gaza. La volonté de soumission du peuple palestinien devient de plus en plus explicite en transformant la bande de Gaza en une véritable prison à ciel ouvert totalement isolée du monde.
"L’opération en cours à Gaza est faite de crimes de guerre et de violations systématiques et généralisées de toutes les règles du droit international", rappelle la Suisse, comme pour venir briser le silence des Puissances Occidentales.
 Silence qui n’est en fait qu’une approbation de cette stratégie de destruction de la société palestinienne.
 
Liban ou le silence occidental sur un crime de guerre

Les mêmes prétextes produisent les mêmes crimes.
Depuis qu’Israël, en 2000, s’est retiré du Liban, le Hezbollah se limitait à des affrontements dans la zone de Shebaa, que l’Etat hébreu continue à occuper. Aussi, l’opération militaire menée par l’organisation libanaise de résistance nationale Hezbollah, le 12 juillet, peut être vue comme le premier acte militaire de solidarité avec les palestiniens dans le monde arabe. La capture de deux prisonniers de guerre indique que leur intention était de diminuer la pression pesant sur les palestiniens de Gaza.
 La réponse israélienne au Liban comme à Gaza est la même : destruction méthodique des infrastructures civiles avec instauration d’un blocus militaire aérien, terrestre et maritime.
 Vider le Sud du Liban de sa population semble être l’objectif de l’armée israélienne ce qui signifie à terme une offensive terrestre pour le réoccuper.
En inscrivant le Hamas et le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes, les Etats-Unis et les Puissances Européennes ont donné à l’Etat hébreu la justification idéologique pour instaurer la terreur dans la population palestinienne et libanaise. Quant à la résolution 1559 du Conseil de Sécurité, d inspiration française, exigeant le désarmement de la " milice chiite libanaise", elle lui donne un cadre juridique international et permet aux puissances occidentales de se taire et de laisser faire.
En ce sens, les propos du Premier Ministre français sont exemplaires car ils signifient en clair, que la France est solidaire du Liban sans pour autant condamner la politique israélienne, preuve s’il en est, que la France a définitivement clos le chapitre "Politique Arabe". Désormais, l’alignement de l’ U.E et de la France, en particulier, sur la stratégie israélo- américaine ne fait plus aucun doute.
En revanche, ce qui risque de faire dérailler cet imposant effort militaire et diplomatique israélien, ce sont les informations de crises humanitaires à Gaza et au Liban.
 Ce à quoi s’emploient les diplomaties européennes en demandant '' une trêve humanitaire" comme s’il s’agissait d’une « guerre humanitaire ».
Une « trêve », le temps de nourrir et de soigner les palestiniens et les libanais pour qu’il soit possible de continuer à les tuer, pendant que les occidentaux dorment tranquilles.
 
Les buts de guerre
Union Européenne, Etats-Unis et Israël ont désormais une convergence de vue sur les dossiers Iran, Syrie, Irak et Palestine.
Une convergence qui a pour nom "le Grand Moyen Orient " conçu au Pentagone, au lendemain de l’agression et de la destruction de l’Irak. Il consiste en une nouvelle configuration géopolitique du Moyen Orient.
En effet, le découpage régional, hérité du colonialisme franco-britannique, n’est plus adapté aux intérêts stratégiques occidentaux, en particulier des Etats-Unis et d’Israël.
Dans cette stratégie, l’ U.E est en passe de devenir le "bras économique et humanitaire" de l’impérialisme militaire israélo-américain "..
Dans le cas présent, les buts stratégiques peuvent se résumer ainsi :
"Qui maîtrise l’énergie dans le monde, maîtrise le monde lui-même".
"Qui contrôle l’eau au Moyen Orient, domine la région."
 
Stratégie d’une colonisation
La construction des murs en Cisjordanie et autour de Gaza vise à isoler les localités palestiniennes les unes des autres tout en les rendant dépendantes économiquement de l’état d’Israël. L’annexion d une grande partie de la terre fertile de Cisjordanie permet, en même temps, de contrôler le bassin du Jourdain. En effet, il possède des eaux de surface et des eaux souterraines et prend ses sources sur les pentes du Jabal el Cheikh au Sud Liban (Mont hermon): trois sources principales: celle du Dan israëlienne depuis 1948, celle du Banias (rivière syrienne mais occupée par Israël ), celles du Hasbani et du Ouasani qui s’écoulent du Liban vers Israël. Quant aux fermes de Chebaa au Sud-est du Liban et adjacentes au Golan, elles surplombent ce réservoir d'eau. Enfin, avec le Litani qui traversent le Sud, le Liban est, de fait, le château d’eau régional.
Les opérations militaires israéliennes " Litani" en 1978 et " Paix en Galilée" en 1982 avaient pour objectif , entre autres, de contrôler cette richesse.
Mais cet intérêt pour le Sud Liban n’est pas nouveau. En effet, en 1919, le Président de l’organisation Sioniste Mondiale, Chaim Weizman, adressa au Premier Ministre Britannique Lloyd Georges, une lettre où il considérait " essentiel que la frontière Nord de la Palestine englobe la vallée du Litani sur une distance de près de 25 miles (environ 40 Km) en amont du coude ainsi que les flancs ouest et sud du Mont Hermon."
Les antagonismes entre les colonialismes français et britannique de l époque en décidèrent autrement. Il est évident aujourd’hui que ces antagonismes font partie d’un temps révolu.
Ainsi, depuis l’octroi du "Foyer National Juif" en 1917, hectare après hectare, impunité après impunité, fait accompli après fait accompli, les frontières de l' Etat d’ Israël continuent à s’éloigner, judicieusement, de celles de 1948. Dans cette stratégie implacable, l’ État d’ Israël est en train de faire admettre à la communauté internationale que les droits légitimes du peuple palestinien font partie des « dommages collatéraux.» dans la construction du Grand Israël. 
Au nom de la doctrine américaine de "Guerre permanente et préventive contre le terrorisme", l’armée israélienne, la plus puissante du Moyen Orient a choisi l’option de la terreur.
En Palestine comme au Liban, cette guerre a pour but de faire comprendre aux populations civiles que toute résistance contre l’ Etat d’ Israël est vouée à l’échec tout en espérant provoquer une guerre civile ou inter communautaire.
Pour conclure, il n'est pas inutile de souligner, d’une part, que les peuples palestinien et libanais ont choisi librement et démocratiquement leurs gouvernements (ainsi le peuple israélien n’est pas le seul peuple de la région à vivre dans une démocratie) et d’autre part, que le Liban revient, depuis quelques années, sur le devant de la scène moyen- orientale comme la vitrine démocratique et prospère du monde arabe. Liban qui tente de renouer peu à peu avec la place financière forte et la destination touristique qu'il a eu dans un passé enviable. C'est un pays qui, s’il réussissait sa mue, pouvait faire, à terme, de l'ombre à Israël.
Comment comprendre autrement, la destruction systématique des infrastructures civiles que ce pays connaît aujourd’hui? C est ce qui a fait dire au Président Jacques Chirac, le 14 juillet 2006, " Je me demande si ce n’est pas le Liban qui est visé."
Après deux semaines de terreur, il n’y a qu’à se rendre à l’évidence!
Ces remarques induisent une question :
Les puissances occidentales, Israël et les classes dirigeantes arabes ont- elles intérêt à ce que les peuples arabes prennent de la graine du peuple palestinien et libanais?
Enfin, face à la puissance relative et à l’influence grandissante de l’Iran en Irak et au Liban, les classes dirigeantes arabes ne voient pas d’un mauvais oeil l’objectif israélien de démantèlement de la résistance libanaise.
Une vision à courte vue et la question : « A qui le tour? » n’est pas dénuée de sens en regard du Programme de l’Organisation Sioniste Mondiale élaboré à Biltmore en mai 1942, Etats Unis « De la Vallée du Jourdain à l’Euphrate ».           



13/02/2008
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